Résilience entrepreneuriale
La publication « Ten Propositions on the Future of Digital Business Models for Industry 4.0 in the Post-Corona Economy » de l’organisation allemande Plattform Industrie 4.0 indique que la pandémie du COVID-19 pose un défi sans précédent à la politique, à la société et aux entreprises. Ses effets sont si drastiques qu’ils exigent des entreprises et du monde du travail non seulement une gestion de crise à court terme, mais surtout l’élaboration d’options stratégiques pour l’avenir. « Dans ce contexte, une force organisationnelle qui a longtemps mené une existence obscure dans le domaine scientifique est revenue sur le devant de la scène : la résilience. Cela s’applique en particulier à la chaîne de processus de la production des entreprises basée sur le modèle de la fabrication industrielle.
Tout demeure différent
Selon le document de thèse de la plate-forme Industrie 4.0, la résilience des réseaux de valeur est l’une des nouvelles variables cibles essentielles de la numérisation industrielle. Elle complète ainsi les « objectifs classiques d’efficacité opérationnelle et de différenciation stratégique, tels que l’individualisation, la flexibilité et la durabilité ». En outre, la résilience devient un moteur pour le développement de futures applications d’intelligence artificielle, à en croire le rapport.
Le terme « résilience » vient du latin resalire (rebondir). En psychologie, le terme est usité depuis les années 1950 et fait référence à la capacité des personnes à surmonter un échec. En physique, on entend par résilience la résistance d’un matériau, mesurée par sa capacité à absorber l’énergie sans se rompre. Dans le monde des affaires, la résilience est définie comme la capacité à s’adapter et à innover.
Yossi Sheffi, professeur au Massachusetts Institute of Technology, explique dans son livre de 2005, « The Resilient Enterprise », que la résilience mesure la capacité et la rapidité avec lesquelles les organisations peuvent revenir à leur niveau normal de performance après une perturbation à fort impact et à faible probabilité.
La définition fondamentale n’a pas changé ces dernières années. La résilience consiste à être capable de réagir rapidement et avec souplesse à toute situation, que les changements soient internes ou externes. Ce qui a changé, cependant : les perturbations se produisent à des intervalles de plus en plus courts et se propagent rapidement dans les chaînes d’approvisionnement en réseau à l’échelle mondiale, ce qui oblige les entreprises à réagir de plus en plus rapidement au niveau de la production également.